Le cheminement intérieur, 3ème partie
Le monde des suppositions est quelque chose de souvent difficile à cerner. Dans le voyage que nous avons entrepris à travers l’approfondissement des 4 accords Toltèques, nous sommes rendus à cette étape à la fois délicate et immensément profonde car elle touche le regard même que nous portons sur la vie.
Une des choses à laquelle nous nous accrochons tous est de croire que notre façon de voir la vie est la meilleure, la vérité. S’arracher à cette conception est ardu et demande à la fois du courage et du lâcher-prise sur l’égo, celui qui veut avoir raison.
Non, non, moi je ne fais pas de suppositions !
Voici ce que j’entends souvent. Bien sûr tout le monde est convaincu ne faire aucune supposition dans le quotidien de sa vie. Et pourtant !
« On suppose que tout le monde voit la vie comme nous la voyons. On suppose que les autres pensent comme nous pensons, qu’ils ressentent les choses comme nous les ressentons, qu’ils jugent comme nous jugeons. Voilà la supposition la plus importante que font les humains. »
Don Miguel Ruiz [1]
Je crois que cette phrase de Don Miguel Ruiz est très représentative de ce que ce 3ème accord a à nous apprendre. En effet, nous regardons la vie à travers notre propre paire de lunettes, notre système de croyances, et cela teinte notre façon de traduire les événements et les gestes d’autrui, déformant ainsi la réalité et nous poussant à réagir sur la base de cette interprétation. Celle-ci se fonde sur une simple supposition : Les autres voient, sentent et jugent les événements exactement de la même manière que nous ! Nous allons et venons dans notre vie avec cette certitude que nous ne remettons jamais en question. Cette façon d’avancer dans la vie a ses conséquences. En effet, du fait que nous croyons que les autres pensent comme nous, nous sommes parfois surpris ou même blessés lorsque l’autre personne n’agit pas comme nous avions prévu. Ou encore si l’autre ne répond pas à nos besoin sans que nous ayons à lui préciser, nous interprétons alors que nous ne sommes pas important(e) pour cette personne.
Un exemple que Don Miguel Ruiz donne est celui du mariage. Ou du moins la vie en couple. Nous prenons pour acquis que l’autre voit le couple de la même façon que nous. Donc nous nous attendons à ce que l’autre réponde à nos besoins sans que nous ayons à le dire ou le demander. Et nous nous sentons lésés, blessés lorsque cela n’arrive pas.
Arrêter de faire des suppositions et arrêter de prêter des intentions aux personnes présentes dans notre vie c’est d’accepter de communiquer de façon claire et sans ambiguïté.
Voici trois aspects simples pour passer d’une vision basée sur la croyance que tout le monde voit la vie comme nous à une vision libre de préconceptions déformantes.
1) Se responsabiliser de ce que nous émettons comme information afin de s’assurer de la clarté.
Pour s’assurer que l’autre personne comprend bien la situation ou notre demande par exemple, il est essentiel d’abord d’être clair avec nous-même sur ce que nous voulons communiquer. Si nous avons besoin de quelque chose, il est très utile de ne pas supposer que l’autre personne sait exactement ce dont nous avons besoin et qu’elle peut y répondre au moment où nous en avons le besoin. Le fait de l’exprimer clairement fera en sorte que l’autre saura exactement vos attentes et aura donc la possibilité de répondre à votre demande ou non, selon sa disponibilité et ses ressources.
2) Se responsabiliser afin de clarifier toute situation en posant des questions.
Souvent nous interprétons les réactions des autres en se basant sur nos propres modes de réaction. Il est donc utile d’apprendre et d’oser poser des questions pour s’assurer de bien saisir ce que l’autre tente de nous exprimer. Clarifier que nous avons bien compris empêche souvent des malentendus malheureux qui pourraient avoir des conséquences plus ou moins pénibles.
3) Se responsabiliser en regardant les faits qui se déroulent sous nos yeux de façon libre, sans jugements et sans interprétation.
Nous savons tous que si 3 personnes sont témoins d’un accident, les 3 personnes raconteront l’événement différemment. S’en tenir aux faits, sans en déformer la réalité, est un exercice qui demande de la pratique. Il est différent de dire « Tu arrives toujours en retard » de « Je constate que tu es arrivé en retard à notre rendez-vous aujourd’hui, ainsi que celui de la semaine passée ». Le premier interprète un événement et l’autre exprime les faits. Dans le premier cas, on accuse l’autre. Dans le deuxième on constate. On pourrait même alors poser une question afin de préciser ce qui est réel pour cette personne. Dans la première réaction, il y a de la colère et une certaine forme de croyance que notre importance est remise en question (interprétation). Dans la deuxième réaction, celle-ci nous permet d’aller plus loin et nous aidera peut-être à découvrir, par exemple, que l’heure fixée n’est pas la meilleure pour l’autre personne car c’est une heure difficile pour sa famille, d’où le retard.
Voici donc ce que je nous invite collectivement à faire encore pour ce mois-ci. Se responsabiliser au niveau de notre communication afin d’éviter les suppositions. Devenir responsable de ce que nous énonçons clairement, devenir responsable de ce que nous comprenons de l’autre et devenir responsable de regarder les situations à partir des faits réels et objectifs. Je vous laisse sur une dernière citation de Don Miguel Ruiz et je vous souhaite une bonne expérimentation.
« Lorsqu’on s’entraîne à ne plus faire de suppositions, on apprend à voir objectivement : on ne justifie rien ; on ne juge ni ne condamne ; on ne prend pas position pour ou contre ; on ne se ment pas pour protéger son image de soi. On voit simplement les choses telles qu’elles sont. »
Continuez surtout de me faire part de vos commentaires, cela est très stimulant pour moi de vous lire, d’entendre vos observations, vos remarques et vos expérimentations !
[1] Les quatre accords Toltèques, La voie de la liberté personnelle. Don Miguel Ruiz, 1997.
pierre brisson says
Félicitations Marie-Chantal pour la qualité de tes textes: ils sont d’une grande clarté et concision, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Je réalise, suite à cette dernière lecture, la proximité entre le troisième accord et la communication consciente de Marshall Rosenberg. Je suis heureux du lien que cela me permet de faire. Merci!
Pierre
Marie-Chantal says
Merci Pierre de ton commentaire. Effectivement je me suis beaucoup inspirée de la communication non violente pour rendre plus accessible le 3ème accord Toltèque. Heureuse que cela te soit utile.
HUG says
tu es très généreuse MC
xxx
nathalie says
Merci marie-chantal pour ce texte…cest bon de voir l’Ame agit (la magie) en toi qui se partage.