Le cheminement intérieur, 4ème partie
Dans le monde de performance dans lequel nous vivons, nous ressentons souvent que quoique l’on fasse nous devons être parfait et matérialiser la perfection dans tout ce que nous entreprenons. Cette exigence implicite d’atteindre un idéal met la barre très haute et crée une grande pression intérieure. Cette pression engendre deux types de réaction.
La première attitude nous amène à avoir un regard dur et intransigeant face à nous même, avec un jugement de soi rigide, nous donnant peu de droit à l’erreur. Dans ce mode de réaction, nous aurons tendance à se donner trop, à en faire toujours plus, à ressentir que ce n’est jamais assez bon, assez parfait. Cela mènera à l’épuisement tant au niveau physique que énergétique, avec un sentiment d’insatisfaction voire même d’échec.
Le deuxième mode de réaction se situe à l’autre bout du spectre mais relève de la même vision de départ. Le but à atteindre, la perfection, semble si loin, si difficile, si inatteignable que le découragement gagne et fait baisser les bras, abandonner et arrêter l’action. Ce mode de réaction amène son lot de regrets, un sentiment de culpabilité et des reproches. Et avec eux, le même sentiment d’insatisfaction et d’échec.
Le quatrième accord Toltèque, offre une vision différente nous permettant de sortir de cette ronde sans fin. Ce quatrième accord est aussi celui qui peut permettre l’intégration graduelle des 3 autres afin qu’ils deviennent un mode de vie ancré dans notre quotidien.
« Quelques soient les circonstances, faites toujours de votre mieux, ni plus, ni moins. Mais rappelez-vous que votre mieux ne sera jamais pareil même d’une fois à l’autre. Tout est vivant, tout change constamment, par conséquent votre mieux sera parfois à un haut niveau et d’autres fois à un moins bon niveau »
Don Miguel Ruiz [1]
Faire de son mieux nous parle donc de porter un regard juste sur nous-même et de faire face aux diverses situations de la vie avec les ressources et les capacités que nous avons à ce moment précis. Le point de référence de « notre mieux » est nous-même à chaque instant et non la perfection, la comparaison avec l’autre ou encore les attentes.
En faisant le pacte avec nous-même de toujours faire de notre mieux, nous restons dans l’action tout en se donnant le droit à l’erreur. Nous apprenons à nous accepter tels que nous sommes, c’est à dire des êtres imparfaits en cheminement et en apprentissage.
À chaque instant faire de notre mieux avec un regard juste rend possible un certain recul afin de prendre conscience que notre mieux et nos capacités évoluent selon les moments, les événements, les circonstances. Ce regard juste ouvre la porte à l’acceptation avec bienveillance de notre mieux d’aujourd’hui. Nous restons ainsi bien ancrés dans le moment présent et toujours dans l’action. C’est l’accord qui nous ramène dans notre pouvoir, le pouvoir du moment présent ! Et de ce fait, il nous pousse à passer du schéma de culpabilité à celui de responsabilité.
Finalement, ce qui rend si merveilleux cet accord c’est qu’il nous permet d’être enfin nous-même, d’oser s’exprimer, s’affirmer et se montrer tel que nous sommes. Donc d’offrir au monde notre propre rayon, d’y ajouter notre couleur personnelle.
Encore une fois, je nous mets au défi collectivement de vivre cet accord. Mais cette fois-ci en utilisant ce quatrième principe pour mettre en pratique les trois autres. Sans rechercher la perfection inatteignable de réussir à tenir tous les accords en tout temps, mais bien en s’engageant à faire de notre mieux à chaque jour pour :
- Avoir la parole impeccable
- Ne pas en faire une affaire personnelle quoiqu’il arrive
- Ne pas faire de suppositions
Cet article est celui qui termine notre voyage dans l’univers des accords Toltèques. Il existe un 5ème accord dont je prendrai le temps de vous parler au courant de la prochaine année.
Je vous laisse donc sur cette petite histoire tirée du livre de Don Miguel Ruiz qui résume bien l’essence du 4ème accord en lien avec notre course à la perfection.
Bonne route et vos commentaires et partages sont toujours les bienvenus !
« Il était une fois une homme qui voulait transcender sa souffrance. Il se rendit à un temple bouddhiste pour trouver un Maître qui puisse l’aider. Quand il trouva le Maître, il lui demanda : « Maître, si je médite quatre heures par jour, combien de temps me faudra-t-il pour atteindre la transcendance ? »
Le Maître le regarda et lui dit : « Si tu médites quatre heures par jour, peut-être parviendras-tu à transcender ton existence dans 10 ans. »
Convaincu qu’il pouvait faire mieux que cela, l’homme lui demanda « Oh Maître, et si je méditais huit heures par jour, combien de temps cela me prendrait-il ? »
Le Maître le regarda et lui répondit : « Si tu médites huit heures par jour, il te faudra probablement vingt ans »
« Mais pourquoi cela me prendrait-il plus longtemps si je médite plus ? » interrogea l’homme.
Le Maître lui répondit « Tu n’es pas là pour sacrifier ta joie ni ta vie. Tu es là pour vivre, pour être heureux et pour aimer. Si tu fais de ton mieux en méditant deux heures, mais que tu y consacres huit heures à la place, tu ne feras que te fatiguer, tu passeras à côté de ton objectif et tu n’apprécieras pas ton existence. Fais de ton mieux et peut-être apprendras-tu que, peu importe la durée de ta méditation tu peux vivre, aimer et être heureux ». [2]
[1] et [2] Don Miguel Ruiz, Les quatre accords Toltèques, La voie de la liberté personnelle, 1997
Christiane says
Comme j’aime totalement ton infolettre… Si doux et si respectueux de la personne humaine…. Merci!
Marie-Chantal says
Je te remercie de ton commentaire. Je te souhaite une bonne continuité !
Christiane says
De plus, » du mieux que je puis » est inscrit sur l’armoirie de notre famille en Amérique du nord, depuis 1662, quand le premier arriva en terre du Canada… Évidemment, c’est ce que je tente de faire depuis bien longtemps, avec des hauts et des bas…
Michel Veltkamp says
A chaque fois que je le relis, c’est comme le premier fois. Ô que cela m’encourage en lissant que nous sommes des êtres imparfaits en cheminement et en apprentissage.
Marie-Chantal says
Oui Michel. Merci de ton commentaire!
Johanne says
Merci pour ces bonnes paroles. C’est vraiment très beau. J’ai vraiment apprécié.
J’ai bien hâte de te lire à propos du cinquième accord Tolltèque…-« Je resterai septique, mais j’apprendrai à écouter. »
Au plaisir de te lire à nouveau. 🙂
Marie-Chantal says
Merci Johanne pour ces bons mots!